Cent trois projets seront exposés lors du congrès Tunisie 2020. Vous les avez en détails sur le site web de l'évènement. C'est sans doute une preuve concrète que l'Etat est entrain de dessiner une stratégie de développement noir sur blanc. Là où on a cette preuve, on a aussi une nouvelle confirmation que la Tunisie de 2020 n'aura pas encore décidé de prendre au sérieux le Sport comme levier de croissance, et de développement social. Pourtant, 2020 est la prochaine année olympique et celle où la Tunisie abrite la CAN du Handball. Sur 103 projets, on compte 3 projets d'infrastructures d'un budget total de 405 millions d'euros (1035 M DT). Très faible.
En fait, un seul des deux projets est incombé à l'Etat. La cité sportive de Sfax qui s'est vue reporter à maintes reprises. Dernièrement, elle a fait parti des engagements de la candidature de la ville de Sfax pour organiser les Jeux Méditerranéens 2021, sans succès. Le projet du Ministère à 80 M EU prévoit un nouveau stade de foot, un stade de rugby, une piscine olympique et diverses autres espaces. Il aura sans doute comme objectif d'augmenter le nombre de licenciés, d'abriter des compétitions internationales et de participer au développement continue de la ville.
Les deux autres projets sont issus d'ambitions privées : un parcours de golf doté d'une offre Hospitaly à Hammamet et un complexe sportif, technologique et touristique à Sousse (Salloum) integrant un circuit de F1 et hébergeant plusieurs autres sports et activités touristiques tout en pensant à créer un musée de l'automobile. Pourtant, depuis 2010, un déclin est pressenti en circuit de F1 : Se voulant de plus en plus élitiste, ce sport s'est vu réduire le nombre de ses spectateurs. Les motorisations V6 qui ont remplacés les V8, remplaçantes des V10, ont déçu les passionnés. Puis, il y a eu la baisse de l'audience TV après le rachat des droits par des chaines privées en Europe. Bon, il ne reste pas moins vrai que nous avons (tous) rêvé de voir un tel sport se développer en Tunisie, une aubaine pour les concessionaires.
A côté, aucune autre ambition. Pas de projets de rénovation de salles omnisports ou de stades, dans les villes ou dans les régions les moins développées, pas de projets de développement du sport de haut niveau, pas de centres de formation. Sur un budget global de 15000 M EU à peu près, uniquement 80 M EU sont prévus par l'Etat et 325 M EU par le secteur privé pour le Sport. Un pourcentage Epsilon qui s'approche des 2,7% pour une industrie qui peut absorber le chômage (notamment ceux du Tourisme), attirer des investisseurs (et des marques et des évènements, et des célébrités et des associations et des Etats et des fonds et des ONG...), repositionner l'offre du pays en Afrique et en Méditerranée, relancer le Tourisme, l'industrie locale, le développement humain, etc.
Vous pensez que l'Etat a d'autres priorités. Peut être bien. Et que c'est le secteur privé qui doit reconnaitre les opportunités du Sport et y investir. C'est aussi défendable. Seulement, l'Etat doit bien montrer son soutien à travers des mesures concrètes, autrement dit, elle doit bien y croire en premier et se poser des questions sur ce qui freine l'investissement dans le Sport : la législation, les formations, et la culture ancrée de l'amateurisme.
Article mis à jour à 21h le 20/11.
Merci à R. G. pour la note concernant le projet Hammamet Golf Resort Development.
Article mis à jour à 21h le 20/11.
Merci à R. G. pour la note concernant le projet Hammamet Golf Resort Development.