mardi 31 janvier 2012

Coca Cola Tunisie réussit-elle une opération d'Ambush sans préméditation?


J’ai pu suivre la rencontre Tunisie - Niger sur Al Jazeera via un abonnement Dreambox et j’ai eu droit aux subliminaux commentaires d’Issam Chawali. Bien que l’équipe ait certainement pu nous présenter un jeu beaucoup plus rigoureux, elle a fini par remporter le match 2 à 1, ainsi nous assurer la qualification (en sachant que le Maroc ait perdu). 

Je ne développerai pas, ce qui m’a attiré l’attention, c’est qu’à un moment donné, Issam Chawali, tout en effervescence face aux boulettes de nos joueurs, fait appel à la « Grinta » des joueurs, peut être pourront-ils améliorer ainsi leur jeu ! Chawali n'hésite pas à répéter l'expression même lors de la rencontre vs le Gabon, qui vient de commencer alors que je rédige cet article.

Et là, je me pose une question : à quel point un mot ou une expression peut être lié à une marque ?





Je trouve que les marketeurs de Coca Cola (et aussi de l’agence McCain) font bien les choses.  A commencer par un titre des plus réussi interprété par des icônes musicales du moment, dont la vidéo semble même avoir été classée la vidéo la plus partagée au monde, passant par une opération digitale immersive, jugée première vidéo immersive jamais lancée en Tunisie sans oublier un plan média des plus présents : le titre interprété par le groupe Si Lemhaf ne s’est pas contenté d’être viral, il est diffusé en intégralité à la télé pendant les pauses pub ! 

Je pense que McCain, n’a pas seulement essayé de « fédérer » la communauté autour de l’engagement de la marque auprès de l’équipe nationale, mais de ravager tous les supporters avec une immense vague de Coca Cola avec une seule consigne de survie : « Kharrij El Grinta illi fik ». Pour Coca Cola, cette campagne s’inscrit dans le cadre de son partenariat avec l’équipe nationale de Tunisie.  

Une étude naturellement s’impose, afin d’évaluer à quel point cette expression est devenue rattachée à l’image du produit, afin aussi d’évaluer le nombre de personne qui ont suivi le match sous les commentaires de Chawali, s’ils l’ont entendu répéter l’expression, si inconsciemment ou pas, ils ont à cet instant pensé à la marque... enfin, une étude qui pourrait confirmer à quel point cette campagne a eu du succès. 

Cependant, même sans étude ou sans résultats qui le confirment, je pense fortement que nous sommes en face d’un cas d’Ambush Marketing, certainement non prémédité (ou encore vous êtes de vrais champions) mais qui aurait pu causer pas mal de dégâts. Rappelons que parmi les sponsors de la CAF on retrouve PepsiCo, un contrat de partenariat qui dure jusqu’en 2016 et qui concerne plusieurs compétitions dont la CAN Orange. 

Chawali profite-t-il d’un taux de pénétration limité au marché tunisien voir maghrébin? Pour Pepsi, ce n’est pas finalement un si Big Deal surtout que notre marché ne semble pas être des plus importants pour la marque, mais pour la CAF ça devrait en être un. 

Le développement du Sport Business en Afrique devra aussi passer par une farouche protection des droits d’image et des contrats de partenariats et ces droits sont quotidiennement violés à cause d’un manque de sensibilisation et sans doute de moyens.